Abbaye de la Trappe

DANS LE SILENCE D'UNE ABBAYE

Dans un cadre de forêts et d’étangs s’élève le monastère (néo-gothique reconstruit à la fin du XIXe siècle) où l’abbé de Rancé réforma au XVIIe siècle l’ordre des Cisterciens. La clôture du monastère abrite son logis abbatial ainsi que des bâtiments du XIIIème siècle.

A quelques pas du magasin, coulent les eaux de la Fontaine Saint-Bernard. Cette eau de source naturellement bonne est mise à disposition du public par arrêté préfectoral. C’est cette même eau qui alimente tout le monastère.

L’abbaye étant un lieu de prière où vivent les moines trappistes, elle ne se visite pas.
Néanmoins, ouverts tous les jours une salle d’exposition où une vidéo présente l’histoire et la vie actuelle du monastère, ainsi qu’une boutique de produits régionaux et monastiques.
Accueil libre pour les offices religieux monastiques.

UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE, DE L'ABBÉ DE RANCÉ À AUJOURD'HUI

L’abbaye connut une histoire mouvementée, parfois tragique mais aussi une destinée extraordinaire.
Alors qu’elle était en ruine, tant matérielle que morale, pour ne pas dire spirituelle, survint en 1662 Armand-Jean Le Bouthillier de Rancé (1626-1700). Filleul de Richelieu, clerc brillant, ambitieux abbé de cour qui avait précisément hérité de la commende de La Trappe, Rancé y fit retraite après la mort d’un des ses proches ; pour finalement intégrer la communauté dont il devint l’abbé régulier. Épris d’absolu, Rancé instaura un prodigieux élan d’amour de Dieu et des frères, une discipline stricte, un silence rigoureux et une réforme approuvée par le Pape Innocent XI. Non seulement il sauva La Trappe mais, sous son impulsion, elle devint durablement l’un des monastères les plus fervents, austères et rayonnants du royaume de France. Lorsque la Révolution éclate, elle compte une centaine de moines.
De tous les monastères qui recouvraient alors le Perche, elle seule survivra à la tourmente. Grâce à son action et à sa ténacité, les Cisterciens reprennent même pied en France.
En 1971, malgré la sympathie dont ils bénéficient auprès des populations locales, les moines sont proscrits par les lois révolutionnaires. Ils sont obligés de fuir le territoire français et partent s’installer en Suisse à La Val-sainte. Quelques années plus tard, sous la pression des armées napoléoniennes qui déferlent sur l’Europe, commence ce qu’on a appelé « l’odyssée monastique » qui conduit les moines de Suisse en Russie puis de Russie en Amérique.
Ce n’est qu’à partir de 1815 qu’ils reviennent timidement dans leur monastère de Soligny-la-Trappe. Mais là comme ailleurs, l’ancienne abbaye est en ruines et les terres ont été vendues comme bien national.
Les moines vont reconstituer une partie de leur domaine, progressivement et rebâtir leur communauté. Une église, celle d’aujourd’hui, est construite dans le style romano-gothique. La nouvelle communauté prend le nom de Grande-Trappe, véritable modèle et chef de file de l’ordre de Citeaux en France.
La Grande-Trappe travaillant à la renaissance de l’ordre, favorise la fondation d’autres monastères en France et à l’étranger.
La paix religieuse revenue, elle redonne ensuite à Citeaux son rôle ancestral de maison-mère.

Dans le silence des bois, en lisère de forêt, l’abbaye de la Trappe abrite encore en son sein 22 moines trappistes qui continuent de faire vivre le rêve cistercien. L’abbaye demeure un foyer spirituel ouvert sur le monde où les croyants et les non croyants parfois, viennent se ressourcer.

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